toponymie

À la rencontre de Villiers par la toponymie

Les générations humaines et les invasions ont marqué notre terroir des traces de leur civilisation et créé un tissu de lieux dits forts divers. Certains au cours des siècles ont posé l’empreinte de leur nom sur des chemins, fontaines, portions de territoire à tel point qu’aujourd’hui une analyse du nom peut révéler les usages ou les fonctions de l’époque.

Villiers à ce titre présente quelques toponymes avec des explications ou des hypothèses sur des périodes très différentes de l’histoire de notre village. Si parfois une explication vous semble approximative, n’en faites pas cas, il est permis de rêver lorsqu’on habite un si charmant village…..

VILLIERS : ce nom dérive de  » villa  » désignant une grosse construction romaine près de la fontaine St Martin (tout au sud de la commune) et qui serait considéré comme le point de départ du village.

Dès l’occupation de la Gaule, les romains installèrent des domaines ruraux dans les zones fertiles: les villas qui ravitaillèrent les légions. Certaines atteignaient des dimensions importantes auxquelles s’ajoutaient des dépendances. Le terme ville n’apparut qu’au 5ème siècle.

Montaigu : précise le relief et la forme du mont.

Belle Assise : désigne un lieu en hauteur suffisamment plat et large pour y réaliser une construction solide; généralement un ancien fief;  » belle assise  » est le surnom donné à la villa de style normand qui surplombe l’auberge du souterrain à la Maltournée..

LORCIENNE(S) ou l’URSINE : nom du plus ancien village gaulois identifié sur l’emplacement actuel de la ferme de Chelles (château).

La rue de PICARDIE : la Picardie était le nom d’un hameau de Villiers vraisemblablement créé a partir de la ferme d un exploitant d’origine picarde.

Le Touarte : Les soldats romains, ne parlant pas un langage académique disaient « Termiten » au lieu de « Terminam » pour désigner une élévation de terrain. ce mot est devenu plus tard « Tertre ». Le Touarte désignait une borne et par extension une hauteur, un tertre ou monticule à pente raide

Le Mâchefer : lieu dit sur le coteau sud-est où nos ancêtres les gaulois exploitaient le fer (latin: mâcher, écraser). A Voulangis on trouve le lieu-dit  » ferriere  » ou l’on ramassait le minerai.

La sente des coudrets : déviation du mot coudrier, coudrais , espèce d’arbuste de la famille du noisetier.

Le bois des écoliers (au delà de la RN34) marquerait la trace des influences de l’université de Paris placée sous la responsabilité de Guillaume de Sorbon ou du cardinal Lemoine (université-école?)

La Sente de la clotée : diminutif de clos entouré de haies

Le chemin du temple : une commanderie (voir précédent article) était implantée entre le chemin du même nom, le chemin des roches et la rue A Grenier.

La sente du pré de la motte : la  » motte  » était en général la base surélevée d’une forteresse où se réunissaient le seigneur, sa famille ses soldats, et les serfs en cas de conflit.

La Marnière : lieu dit où l’on extrayait l’argile. La marne se compose de calcaire et d’argile elle entre dans la composition des ciments ou sert à amender les sols trop siliceux. Les terres marneuses retiennent l’eau. La  » Marnière  » aujourd’hui encombrée de troncs morts et de feuilles était à Villiers jadis un lieu de pêche.

La sente des gains : pâture en vieux français. Le regain désigne la deuxième coupe de foin dans l’année.

Le chemin des avernes : désigne les pentes qui alimentent les rus ou les rivières. Peut aussi correspondre aux  » vernes  » (aulnes) qui aiment l’eau. La première version est probablement la bonne.

La sente du toit : Le toit désignait le sommet du village. Le haut du toit est situé encore au-dessus.

Le chemin des bruyères : les bruyères offrent leur suc aux abeilles.. Au siècle dernier elle s’appelait brande, elle alimentait les feux de la St Jean (jusqu’en 1887). Il n’y a pas si longtemps, il y avait encore des ruches à Villiers

Le chemin blanc : peut désigner des sillons calcaires, riches en marne ce qui leur donne un aspect blanc

La rue de chèvre : rue de forte pente, indique vraisemblablement le passage des troupeaux vers les paturages.

Cormesson : autres appellations : cormeaux, cormeron, cormier, Arbre commun au temps des gaulois. Il s’appelle encore sorbier. Avec ses fruits, on en faisait une boisson fermentée qui ressemblait à la bière. Peut signifier aussi orme.

Les vignes : En 1840, il y avait de la vigne partout en Seine et Marne. En 1893 on produisit le dernier vin de Brie. Le développement du chemin de fer avait ouvert la concurrence des vins de bordeaux ou de Bourgogne. Le vin de Brie était réputé pour sa dureté et son aigreur propres à en faire du vinaigre. Le vin était à l’époque prétexte à un riche folklore qui a aujourd’hui disparu.

La fontaine de Retz : à l’emplacement de l’ancien lavoir. On raconte qu’en 1675 le cardinal de Retz grava son nom sur une pierre formant une voûte. La pierre a disparu mais la fontaine a conservé le nom. Une autre explication est parfois donnée par la  » grande rue  » qui se trouve juste au-dessus, laquelle s’appelait autrefois  » Ré  » ou  » Rée « . En vieux français rée désigne une eau jaillissante.

La « forte maison » : on cite au début du 12ème siècle l’existence de 2 maisons fortes, une à Villiers (qui deviendra la seigneurerie de Vilers), laquelle était située dans le haut de la grande rue, et une à Coutevroult : le Vivier (château actuel).

Le petit Mortcerf : désigne un lieu-dit de Villiers portant jadis une vigne (13ème siècle) donnée par le seigneur de Moressart (Mortcerf) à l abbesse de Chelles

Moretum, nom Donné au Grand Morin par les anciens Celtes qui signifie aussi « marais ». ce nom figure sur une carte de 1701 où à cette époque la rive droite n était encore qu un marécage